Mes aventures en courses à pied

Trail des passerelles

Tout pour les passerelles

- Monteynard - 63km - 8h31

Voyage et organisation

Premier trail de l’année en Juillet, un peu tardif quand même je trouve. Après 3 longs mois de pause c’est reparti pour un tour du côté de Grenoble et plus précisément à Monteynard.

C’est Mathieu, un ami, qui m’avait proposé ce trail en début d’année, a priori c’est vraiment ces passerelles qui l’attiraient (même si j’appris plus tard qu’il a peur du vide, et que sur ces passerelles il faisait vraiment pas le malin). Faute de mieux j’avais accepté de le rejoindre, l’aventure est plus belle à plusieurs. Il avait aussi réussi à convaincre son ami Olivier sur sa distance de 28km; et moi, Samson sur la Grande Course de 63km.

Niveau organisation: c’est départ à Paris, gare de Lyon, le vendredi matin. Arrivée à Grenoble vers midi où on récupère la voiture louée à un particulier en attendant Samson qui a dû prendre un TER au dernier moment puisqu’il avait réservé son train seulement jusqu’à Lyon (quel boulet …).

On s’arrête en grande surface pour acheter de quoi se substenter pour tout le weekend. Au menu, pâtes bolo, tacos poulet poivron oignon gruyère, riz/poulet, bières et j’en passe. On reprend la route jusqu’à la base nautique de Monteynard pour aller récupérer nos dossards, où on se gare dans un champ faisant office de parking puis on marche un bon quart d’heure jusqu’à l’arrivée pour obtenir notre précieux sésame. En chemin, il y a de l’ambiance, nous croisons des participants qui finissent leur trail du jour, c’est sympa.

C’est à une bonne demi heure de route que se trouve notre petite location perdu dans les montagnes. C’est un peu serré pour quatre, il y a un lit, un canapé lit et une petite table. Je me débrouille pour avoir une place dans le lit, Mathieu sera avec moi; Olivier et Samson dans le canapé. Il y a une grande terrasse et la vue sur les montagnes est sympa. Mathieu toujours à cheval sur la nourriture prépare les spaghetti bolognaise tandis que les autres vaquent à leur occupations.

Le lendemain, je dépose les traileurs débutants Olivier et Mathieu au point de départ vers 9h en zigzaguant à vive allure dans les routes de montagne. En revenant avec Samson on se fait un footing, histoire de tater un peu le terrain et que je teste mes nouveaux super bâtons avec accroche magnétique. Ensuite douche, et on retourne chercher les autres à l’arrivée. Dommage pour Mathieu il a eu un problème sur son dossard il n’a pas bipé au départ, il a pu se débrouillé pour être quand même classé mais de ce que j’ai compris son temps ne reflète pas la réalité. Retour à l’appart, je prend les choses en main pour faire des tacos au poulet puis dodo avant demain. Malheureusement j’aurai du mal à dormir, stress de course, plus Mathieu qui fait plein de petits bruits étranges avec sa bouche, c’est chiant. Tant pis, c’est comme ça …

Le départ

On se lève aux alentours de 2 heures du matin avec la tête bien dans le cul, et on se prépare rapidement pour que Mathieu nous amène à la navette. Drôle d’ambiance que t’attendre sur le bord d’une route départementale dans le noir accompagné par plusieurs centaines d’autres traileurs. Après 1h de route, nous voici tous arrivés dans la petite commune de La Mûre, où j’arrive à lâcher un petit peu de leste dans les toilettes sèches du départ, me vidant par la meme occasion de mon mal de tête et d’estomac acquis pendant le trajet dans les routes de montagne.

Moi et samson Mairie illuminée

L’arche de départ est installée sur la place du village, où des illuminations de laser virvoltent sur la façade de la mairie. Le speaker met l’ambiance, et il y a de la musique, ça réveille. Samson est pas loin derrière moi, je fais ma traditionnelle photo avec les darons et c’est parti, le départ est lancé. On fait un rapide tour du village et on repasse sous l’arche où tout les spectateurs sont encore là et où des fumigènes sont allumés, c’est classe.

Sacré Samson

Je me mets en jambe, et je commence à zigzaguer entre les participants et à doubler tranquillement, en laissant Samson derrière. Malheureusement après 5-10 min j’entends quelqu’un tomber lourdement juste derrière moi sur le bitume, c’est peut être égoiste mais je décide de ne pas me retourner à ce moment, je suis dans le peloton entouré par des centaines de concurrents, je me dis qu’il y aura bien quelqu’un qui l’aidera.

On quitte rapidement l’asphalte pour les sentiers, et j’aperçois mon accolyte Samson oublié plus tôt, je suis surpris, il me suit bien. Je suis encore plus surpris lorsque je remarque le sang sur ces mains et que je me rend compte que c’était lui qui avait chuté précédemment. Je rigole bêtement … Il n’y a vraiment que lui pour se blesser dans les premiers kilomètres d’un trail qui en compte plus d’une soixantaine, il est vraiment pas doué (bon au moins il peut toujours courir).

La course

Enfin bref, on commence à monter et le cardio aussi, on ralentit puis on marche. Les bâtons sont de sortie, les frontales éclairent le terrain accidenté dans la nuit matinale. Ça bouche un peu, je double tranquillement dans les premières côtes. On quitte les sapins et on se retrouve dans les hauteurs sur une zone dégagée, l’aube se lève, et il commence à faire jour et on voit relativement bien, je décide alors d’éteindre ma frontale et de la ranger au fond de mon sac. Belle erreur puisqu’on enchaine rapidement sur une descente sous les arbres et on y voit beaucoup moins bien. Ça passe vite, et les écarts se creusent, je suis toujours à l’aise en descente. On rejoint alors une petite ville et le premier ravito, puis s’en suit la traversée d’une ancienne mine, ça c’est original !

La Mine Image et la pierre perçée

À l’entrée un gars déguisé en mineur de l’époque m’accueille, il me dit de faire attention à ma tête, et hop ! je rentre plié en deux, émerveillé, dans le petit couloir étroit éclairé faiblement, je trottine tant bien que mal en allant à droite puis gauche, droite, encore droite puis gauche et au bout de quelques minutes j’aperçois la lumière du jour et le bout du tunnel. J’avais encore jamais vu ça sur un trail !

Les coureurs sont espacés, et on remonte tranquillement vers les hauteurs jusqu’à atteindre un point remarquable puisqu’on traverse une roche perçée avec une vue magnifique sur une mer de nuages recouvrant la vallée orangée par le soleil levant. On profite du paysage, petite photo et ça repart. Par la suite, je manque de me perdre en suivant le concurrent de devant, heureusement celui de derrière nous geule dessus pour nous remettre dans le droit chemin.

Mer de nuages dans la vallée Vue sur la vallée depuis la roche perçée

Lors de la descente, on surplombe un joli barrage et on passe par un petit tunnel sympatique. Ça déroule, la journée s’annonce radieuse.

Barrage avant Barrage arrière

Sénépi

On entame la difficulté de la course : une montée de 1200m de dénivelé d’une traite. Ça pique mais c’est beau, comme toujours. On commence du fond de la vallée depuis un petit quartier calme, en longeant une petite rivière sous la forêt, en s’arretant à un ravitaillement convivial (où je discute rapidement avec un gars qui n’a pas de sac de trail, juste une ceinture lui suffit), puis sous les télésièges, jusqu’aux hautes plaines sous le vent estival plus qu’agréable. Puis à un moment donnée, alors que je me satisfaisait de ma solitude, je rejoint les concurrents de la course marathon, j’arrive dans le peloton, c’est les bouchons jusqu’au sommet. J’ai, entre temps, rattrapé des gars de ma course qui slaloment en montant. Je les suis et je slalome à mon tour entre les badauds. Arrivés au sommet à 1800m, c’est plat, on court dans des hautes herbes et on a une superbe vue dégagée sur le lac et ses alentours.

Barrage avant Barrage arrière

Et voilà, qu’une longue descente de 1300m commence. Mes jambes se mettent en route toutes seules, la piste s’élargie petit à petit, j’en profite pour continuer à doubler les coureurs de l’autre format. Un ravitaillement bien installée dans une petite clairière me permet de me rafraichir, c’est vrai que le soleil tape pas mal dans les hauteurs. Je repars et j’enfile mes écouteurs en continuant la descente sous les sous bois alpins. Les coureurs m’entendent arriver, ils sont malins, ils s’écartent un par un. Mais au bout d’un moment, un joli bouchon d’une dizaine de coureurs, mince … J’apercois en tête de file une bonne dame, têtue, qui a priori ne veut pas laisser passer; enfin est-ce que quelqu’un a osé lui demandé, je ne sais pas. Je m’impatiente un peu, la queue s’allonge derrière moi, j’hésite à gueuler. On avance à peine, il y a plusieurs passages de descente en corde, j’adore. Enfin le chemin s’ouvre sur un endroit dégagé, et tout les grands gaillards déboulent à toute vitesse, moi y compris, en doublant la mégère, nous sommes libérés ! On arrive sur du goudron dans un petit hameau, avec un point d’eau, je continue de m’arroser le crâne pour me rafraichir et je repars de plus belle.

Passerelles

À force de descendre, j’atteins enfin une première passerelle. À partir de ce moment, nous croiserons beaucoup de touristes randonneurs qui nous encourageront tout au long des sentiers jusqu’à la fin de la course, il doit rester une petite dizaine de kilomètres mais les jambes sont très lourdes. Plus loin, une seconde passerelle, où deux concurrents que j’avais rattrapé en descente me redoublent pendant que je marchais sur l’édifice suspendu alors qu’interdit d’y courir (bien indiqué par un panneau). Je me rend compte que ce sont des coureurs du relais, mais ça m’énerve alors je décide de trotinner tranquillement derrière eux pour pas qu’ils me devancent, là à 50m au dessus du vide.

Barrage arrière

La fin est proche, mais il fait chaud, je me souviens de ce ravitaillement où je vois un bénévole arroser les coureurs à coup de jet d’eau. Je ne comprends pas trop pourquoi mais il y une queue en file indienne de 6/7 personnes qui s’est formé devant lui, je décide de m’y arrêter. Il prend son temps ce bénévole, je m’impatiente légèrement, la fin est proche, mais j’ai chaud alors j’attend. Puis je repars de plus belle dans les sous bois qui longent le lac. Il y a de plus en plus de promeneurs que j’esquive en essayant de pas trop déranger, des fois des encouragements des fois non. Des fois je remercie des fois non. À un moment, je sens un coureur qui me colle discrètement pour suivre mon rythme, il s’excuse auprès des randonneurs de nous laisser passer, alors que je suis plutot du genre à doubler discretement. À aucun moment, je me suis retourné pour voir sa tête ou pour lui parler, j’entendais seulement ses pas et son souffle. Mais il m’a longtemps suivi, enfin le temps passe plus longuement sur une fin de course. Au bout d’un moment plus rien, plus de pas, je l’avais distancé. Je ne me suis toujours pas retourné …

Arrivée

Mes jambes étaient bien en compote mais le morale était bon en approchant enfin l’arrivée. Au loin le micro se faisait entendre, et je longeais finalement le parking de la veille. Sur la dernière ligne, un gars se permet de me doubler, alors que ça n’arrive jamais puisque j’aime finir en “sprintant” (c’est vite dit). Il faisait le 42km, mais quand même, bravo à lui. J’entend mon nom au micro … je suis rincé, je file sous la tente du ravitaillement et j’avale tout ce qui s’y trouve. Après un bonne pause, je récupère mon sac, et je file en direction du lac. J’avais en tête de baigner mais j’avais un léger doute sur la possibilité de le faire, puisque la veille Mathieu avait conclue que c’était interdit après avoir vu quelqu’un se faire ramener sur la berge (mais il a l’habitude d’interpréter tout ce qu’il voit, et d’en avoir la certitude). Et puis je m’en fiche j’irai quand même. En m’approchant de la plage, je me rend compte que plein de gens s’y rafraichissent. Ni une ni deux, j’enlève mon short, mon t-shirt, mes chaussure, et hop direct en caleçon. Aaaahh ça fait du bien… L’eau est même pas froide, elle est juste à la bonne température, assez pour me rafraichir, mais pas trop non plus. Je ressort, mais je n’ai pas de serviette, juste un caleçon de rechange, et un tshirt. Je reste allongé sur les cailloux, en attendant de sécher puis je me change.

lac

Par la suite je rejoins un coin à l’ombre sous un arbre où pas mal de gens s’y étaient agglutinés. Une heure plus tard, Mathieu et Olivier me rejoindront après leur grasse matinée, enchainé par un repas tardif au restaurant du coin. Samson quant à lui, nous rejoindra 3 heures après, il a vraiment souffert sur ce trail d’après ces dires.

On rentre à l’appart’ et on se prépare un barbecue pour la soirée, bien mérité. J’aurais couru les 63km et les 3000m de D+ entre La Mure et la base nautique de Monteynard en 8h31, pour une 45e place, c’est plutot pas mal !

Activité strava